Je me suis rendue compte il y’ a quelques jours que je n’avais pas fini les épisodes de l’histoire de mon malade.
Certes, vous les avez déjà oublié, et puis, beaucoup d’entre vous ne s’y intéressent pas, ou plus…
Mais je continue cette histoire… pour moi, pour ce malade, et pour partager avec vous une des histoires qui se cachent dans les couloirs d’Avicenne.
Ce qui fait de la pratique de la médecine un métier vivant, c’est justement ce contact avec les malades, cet échange avec des mondes différents, unis sous le ciel d’un mal qui les déchire. J’écris pour eux, pour moi… j’écris pour vider, pour partager… j’écris, c’est tout…
Alors, où étions nous ? ah oui, l’assistante sociale…
Le bureau de cet être sensé assister les indigents, a besoin d’une assistance guidée pour être trouvé…
D’étage en étage, de couloir en couloir, de bureau en bureau… j’ai du faire les cents pas, oups, les mille, les dix milles pour enfin TROUVER LE BUREAU !!!
En suivant le nuage des gens, je suis arrivée à m’y rendre enfin.
Une foule énorme attend dehors, la porte était entrouverte… je l’ai poussée et je suis rentrée (l’avantage d’être une blouse blanche dans un hôpital, est le fait de pouvoir rentrer à tous les endroits où il y a écrit : accès interdit !!!).
Salle étroite, petite, sale… la chaleur y est suffocante…
Plusieurs femmes sont présentes, aucun signe pour distinguer la boss… elles sont toutes assises derrière un bureau…
Elles me regardent toutes, elle a levé sa tête en dernier… son regard était plus sur, c’est elle. Je fonce
- « Bonjour… je viens vous voir à propos d’un malade qui va être transféré en Cardio pour une… »
- ‘Ah oui, le malade de Mme HG ( la cardiologue avec qui j’ai parlé)
-Oui oui, c’est bien lui.
Elle compose un numéro, et rentre dans une conversation sans fin… elle me fit signe pour que je m’assois, je compris alors que la conversation allait encore durer un bon moment… elle parlait de tout, des vacances, des enfants, des courses, du mari, du directeur, des voisines… et oui, et de mon malade…
Je me demande pourquoi fallait que je reste plantée là bas à attendre…bref, quand elle a fini, elle m’a dit : au fait, c’est pas à moi de m’occuper du dossier, faut voir avec l’assistante sociale du service de cardio, mais envoie moi le malade quand même, je vais lui faire un dossier… Hébétée, je pars chercher le malade et je le guide jusqu’à son bureau…avec une copie de sa carte nationale et de son certificat d’indigence, juste pour qu’elle s’assure de son indigence… Je reviens le lendemain pour voir l’évolution du dossier… et quelle chance, sa demande a été signée… le malade peut être transféré en Cardio.
J’étais toute contente, enfin… ce qui a pris quelques lignes sur ce récit, se compte en semaines à l’hôpital… mon pauvre malade n’avait pas de chance.
Et me voilà en cardio, le service des richards… A suivre…