J’ai enfin trouvé une solution aux queues interminables aux guichets de gares, bien que je n’aie toujours pas compris pourquoi je tombais systématiquement sur des guichets à problèmes !!! J’ai croisé tous les employés de l’ONCF qui veulent des réductions, j’ai dû attendre tous les fonctionnaires en mission qui tenaient à régler leurs « réquisitions » alors que mon train attendait sur le quai ! Fini ces scènes ridicules de moi courant et bousculant les passagers de Casa pour ne pas rater mon train !!
Parce que Kénitra, et avant d’arriver à 7allouf Land, commence d’abord par la gare, le train, la navette…et les navets ;-)
Je fais maintenant partie des passagers à carte !
Le trajet de l’aller est toujours une occasion pour voir défiler toutes les appréhensions de la journée. Comment devrais je me comporter ? Et si jamais un malade m’agresse ? Et si jamais quelqu’un m’attaque ? Bref, des interrogations à ne pas en finir…J’avoue que les premiers jours étaient vraiment durs.
Je ne savais pas à quelle population j’avais affaire, y’a des choses qu’on n’apprend pas dans les bouquins. Aucun cours de médecine n’explique comment répondre à une insolence, et pourtant c’est pas ce qui manque.
On a tendance à voir le malade en position de faiblesse, une personne qui souffre et qui cherche à se faire soigner. Mais ce profil ne correspond pas à celui de tous les malades…
Certains rentrent pour avoir un cachet sur le traitement qu’ils veulent, « je veux le médicament tel, jarti jerbatou et elle s’est améliorée » tu as beau leur expliquer que le traitement doit être adapté en fonction de chaque malade, tu as beau leur demander plus d’explications sur leur maladie, RIEN ! y’a en une qui a même refusé que je l’examine, pour elle, elle savait très bien ce qu’elle a, et je n’avais pas besoin de l’examiner pour lui prescrire le traitement, suffisait de copier coller le médicament de la page d’avant, il réglera le problème !!! Quand j’ai exigé à ce qu’elle soit examinée avant toute prescription, elle est sortie en rogne en me traitant de tous les noms, et disant qu’elle ira acheter le médicament qu’elle veut de la pharmacie du coin, sans passer par un médecin…
On m’a raconté d’autres histoires du genre, des malades qui sont passés à l’acte dans un moment de « folie » et ont marqué à vie la mémoire de leurs médecins…
Au dispensaire, pas de sécurité. Suffit d’avoir des biceps développés, une fibre agressive et le tour est joué…
Pour l’instant j’ai eu droit à quelques méchancetés, mais assez soft ! Du manque de respect, de l’insolence, y’a même des malades qui m’ont draguée en plein milieu du dispensaire, mais bon, j’ignore le tout, et j’essaie de faire mon travail correctement.
On dirait que je découvre les malades pour la première fois de ma vie, le fait d’être la seule 7ème année du centre, - vu que l’autre est pistonnée-, de devoir me comporter comme une fonctionnaire, le fait d’avoir un bureau à moi, une clé…tout ça fait de ce stage une expérience unique qui ne cesse de m’apprendre jour après jour…
A suivre…CCV'